mike mackeldey
parasite paradise
du 10 juin au 24 juillet 2021
Mike MacKeldey a passé sa vie à détromper son entourage, à dire et à redire, confirmer à tous ceux qu'il rencontrait : «Aber ich bin deutsch !»*.
Ce Mike qui ne porte pas un blaze du coin où il a grandi peint des portraits flous, griffés, grotesques, des portraits agrémentés de lettres de noms perdus, manquantes ou en désordre, des portraits indatables, rudoyés, ayant été assaillis. Il peint des portraits qui ont un air ancien, généalogique, légitime pourtant, des gens de quelque part, des gens respectables, mais des gens dont on s'est moqués, à qui l'on a fait la misère, ridiculisés, que l'on a maquillés visiblement de force, façon clowns de cirque. On les sent tristes et meurtris.
(…) Cette ambivalence, jubiler de la virtuosité des agressions et compatir au sort des visages agressés, cette double émotion paradoxale, voici le crochet tordu par lequel ces tableaux capturent et jouent avec notre regard, voici en partie comment ils déclenchent un ressenti profond, entre esprit mauvais, compassion, humour et vague-à-l'âme.
Ce tourment, comique à une certaine distance, nous le connaissons tous, à divers degrés, quand nous le subissons : il s'agit du martyre de l'Ego. Très souvent, on se l'inflige à soi-même et en son for intérieur, chacun parfois peint son autoportrait à la manière de Mike MacKeldey.
* «Mais je suis allemand !» / “But I am German!”
Mike MacKeldey spent his life deceiving those around him, saying over and over again, confirming to everyone he met: "Aber ich bin deutsch! "*.
This Mike, who doesn't wear a name from the area where he grew up, paints portraits that are blurred, scratched, grotesque, portraits that are embellished with letters of names that are lost, missing or out of order, portraits that are unmistakable, bullied, having been assaulted. He paints portraits that have an ancient, genealogical, yet legitimate appearance, people from somewhere, respectable people, but people who have been mocked, who have been made to feel miserable, ridiculed, who have been forcibly made up, like circus clowns. You can feel them sad and bruised.
(…) This ambivalence, gloating over the virtuosity of the assaults and sympathizing with the fate of the assaulted faces, this paradoxical double emotion, this is the twisted hook by which these paintings capture and play with our gaze, this is in part how they trigger a deep feeling, between evil spirit, compassion, humour and vagueness.
This torment, comical from a distance, is something we all know, to varying degrees, when we experience it: it is the martyrdom of the ego. Very often, we inflict it on ourselves and in our innermost being, we sometimes paint our own self-portrait in the manner of Mike MacKeldey.
Le Martyre de l’Ego, Marc Molk
Dossier de presse / Press release (.pdf)
(à venir) Catalogue d’exposition / (upcoming) Exhibition catalog (.pdf)