Satoshi saïkusa
Utakata

Du 5 novembre au 11 janvier 2020

La Galerie Da-End présente pour sa cinquantième exposition, UTAKATA, un ensemble inédit d’œuvres photographiques et picturales du photographe japonais Satoshi Saïkusa.

Depuis trente-cinq ans, Satoshi Saïkusa poursuit une quête photographique double : d’un côté le lustre des images de mode délicatement mises en scène, de l’autre l’intimité obscure de l’expérimentation plastique. Ses portraits de célébrités sont identifiables et mondialement reconnus pour leur originalité : une perspective souvent frontale, un cadrage aéré, une lumière nette assurant un rendu précis, une mise en scène suscitant chez le modèle une posture parfois inattendue, une palette riche en tonalités (…) Les thématiques abordées par le photographe plasticien sont multiples, tout autant que les techniques mises à contribution, mais sa préoccupation est la même : que ce soit sur un mode majestueux, euphorique ou au contraire sombre, c’est l’éphémère, l’éternelle question de l’inexorable écoulement du temps. Saïkusa lui donne pour nom “Utakata, reprenant le terme ouvrant les célèbres Notes De Ma Cabane De Moine (Hōjōki) de Kamo no Chōmei (1155-1216) et qui qualifie les bulles se formant à la surface de l’eau.

(…) Comme pour marquer à nouveau le temps dans ce flux vertigineux, les œuvres les plus récentes de Satoshi Saïkusa sont des pièces uniques imposant leur temporalité propre. Une photographie de la surface changeante de l’eau est contrecollée sur un support peint en bois. Sur une série de peintures à l’acrylique figurent, sur fond noir, des cercles multicolores ornés de boucles irrégulières, dans lesquels l’œil voit (un peu trop rapidement) autant de fleurs évanescentes, ou de soleils enfantins.

Par Kei Osawa, chercheur en histoire de l’art et esthétique au Musée de l’Université de Tokyo

For its 50th exhibition, UTAKATA, Galerie Da-End presents a new collection of photographic and pictorial works by Japanese photographer Satoshi Saïkusa.


For thirty-five years, Satoshi Saïkusa has been pursuing a twofold photographic quest: on the one hand, the brilliance of delicately staged fashion images, and on the other, the dark intimacy of plastic experimentation. His portraits of celebrities are identifiable and internationally recognized for their originality: a perspective that is often frontal, an airy framing, a clear light that ensures a precise rendering, a staging that gives rise to a sometimes unexpected posture in the model, a palette rich in tonalities. (…) The themes approached by the visual photographer are multiple, as are the techniques used, but his concern is the same: whether in a majestic, euphoric or dark mode, it is the ephemeral, the eternal question of the inexorable passage of time.
Saïkusa gives it the name « Utakata », taking up the term opening the famous
Notes of My Monk’s Hut (Hōjōki) of Kamo no Chōmei (1155-1216) and which describes the bubbles forming on the surface of the water.


(…) As if to mark time again in this vertiginous flow, Satoshi Saïkusa’s most recent works are unique pieces imposing their own temporality. A photograph of the changing surface of the water is laminated on a painted wooden support. On a series of acrylic paintings, on a black background, there are multicolored circles decorated with irregular loops, in which the eye sees (a little too quickly) so many evanescent flowers, or childish suns.

By Kei Osawa, searcher in art history and aesthetics at the Museum of the University of Tokyo

Avec la participation de Maï Saïkusa


Project room : Crossroads de christophe rihet

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« Il y a quelques années, je me suis embarqué pour un long voyage qui m’a mené un peu partout aux États-Unis et en Europe. Je voulais photographier les endroits où certaines personnalités mythiques ont trouvé la mort. Une mort toujours accidentelle et violente, puisqu’il s’agit de voitures écrasées, de motos embouties, de pertes de contrôle... Les lieux sont devenus très importants pour moi, une sorte de Memorial à tombeau ouvert. L’absence de toutes traces d’accidents faisait des endroits, leurs virages, leurs détails, des Mausolées à part entière. »