Galerie Da-End

"Je crois que la beauté n'est pas une substance en soi, mais rien qu'un dessin d'ombres, qu'un jeu de clairobscur produit par la juxtaposition de substances diverses. De même qu'une pierre phosphorescente qui, placée dans l'obscurité émet un rayonnement, perd, exposée au plein jour, toute sa fascination de joyau précieux, de même le beau perd son existence si l'on supprime les effets de l'ombre."
Junichirô Tanizaki

Takeshi Shikama a parcouru les forêts du Japon, des États-Unis et de l’Europe depuis deux décennies, à la rencontre des arbres et de la nature. Après s’être imprégné de leurs langages silencieux, il transforme leurs formes végétales en un vocabulaire visuel. À travers son objectif, il cristallise l’harmonie et l’énergie de la nature créant une image statique, mais vivante. Soigneusement réalisées à la main en appliquant une émulsion de platine/palladium sur une feuille de papier artisanal “gampi”, ses épreuves reflètent la dextérité de l’artiste et la révérence qu’il éprouve pour ses sujets intemporels.
L’œil se promène, cherche, regarde longtemps les innombrables détails captés par la chambre photographique: Chaque brin d’herbe détouré par un rayon, chaque branche découpant l’horizon, chaque rocher fixant les ombres où semblent tapie quelques créatures imaginaires.
Dans la continuité de ses “Contemplations,” dont le livre est paru en 2022 (Editions Photosynthèses), cette sélection d’œuvres récentes de Takeshi Shikama révèle sa fascination pour l’ombre et son cheminement progressif vers l’abstraction.
Cette exposition est un éloge aux mémoires d’ombres. En complément des épreuves de Takeshi Shikama, nous présenterons des œuvres historiques et d’artistes photographes, qui parfois, comme les peintres, s’attardent sur l’ombre et construisent leurs images du plus sombre au plus clair, de l’obscurité à la lumière.
Comme Alice attirée par le trou du lapin, l’accès à la connaissance, à la lumière, ne passerait-elle pas par cette ombre, cette inconnue?

Cette exposition est dédiée à la mémoire de Satoshi Saikusa (1959-2021), artiste et créateur, avec son épouse Quynh de la galerie Da-End, que nous remercions pour, son accueil. Ce lieu unique était l’endroit rêvé pour cet accrochage. J’espère que Satoshi apprécierait le choix.

Parmi les artistes exposés:

Ansel Adams, Eugène Atget/Berenice Abbott, Felice Beato, Gustave de Beaucorps, Josef Breitenbach, Walker Evans, Mario Giacomelli, John Beasley Greene, William Henry Jackson, Gertrude Kasebier, Robert MacPherson, Duane Michaels, Irving Penn, Bart Julius Peters, Satoshi Saikusa, Paul Strand, Josef Sudek, Linnaeus Tripe, Jerry Uelsmann et Carleton Watkins.

“We find beauty not in the thing itself but in patterns of shadows, the light and the darkness, that one thing against another creates. Like a phosphorescent stone, which, when in darkness, shines, but when exposed to the light, loses its fascination as a precious stone, beauty loses its existence if one removes the effects of the shadows.”
Junichirô Tanizaki

Takeshi Shikama roamed the forests of Japan, the United States, and Europe for two decades, seeking encounters with trees and nature. After immersing himself in their silent language, he transforms their organic shapes into a visual vocabulary. Through his lens, he crystallizes the harmony and energy of nature, creating a static, yet living image. Carefully created by hand-applying a platinum/palladium emulsion to a sheet of artisanal “gampi” paper, the artist’s prints reveal his dexterity and the reverence expressed for his timeless subjects.
The eye travels, searching, carefully gazing at the innumerable details captured by the large view camera: Each blade of grass outlined by a sunbeam, each branch cutting across the sky, each rock fixing the shadows within which seem to hide imaginary creatures.
Pursuing the path of his “Contemplations,” which was released as a book in 2022 (Editions Photosynthèses), this selection of recent works by Takeshi Shikama reveals his fascination for shadows and confirms his progression towards abstraction.
This exhibit is a tribute to Shadow Memories. Historic prints and works by artists who, sometimes, as painters, are drawn to the shadows, and construct their images from the dark to light, will be presented alongside Takeshi Shikama’s images.
Like Alice drawn to the rabbit hole, doesn’t the quest for knowledge, for light, lie beyond the shadows, the unknown?

This exhibit is dedicated to the memory of Satoshi Saikusa (1959-2021), artist and creator, with his wife Quynh of Galerie Da-End, whom we thank for her hospitality. This unique space was the perfect venue for this presentation. I hope Satoshi appreciates the selection.

Among the artists presented:

Ansel Adams, Eugène Atget/Berenice Abbott, Felice Beato, Gustave de Beaucorps, Josef Breitenbach, Walker Evans, Mario Giacomelli, John Beasley Greene, William Henry Jackson, Gertrude Kasebier, Robert MacPherson, Duane Michaels, Irving Penn, Bart Julius Peters, Satoshi Saikusa, Hamid Sardar, Paul Strand, Josef Sudek, Linnaeus Tripe, Jerry Uelsmann and Carleton Watkins.