Markus Åkesson
Strange Days
Du 17 septembre au 30 octobre 2020
Qu’il est étrange ce monde, et qu’ils sont étranges ces jours, qui sans cesse nous échappent et cependant, continuellement, nous frappent de leur absolue nécessité.
Formellement, on est proche du portrait classique, en buste ou à mi-jambes, visage de profil ou de trois-quarts, et port altier. On sent une attirance forte pour la peinture flamande et ses portraits d’une sobriété virtuose, sur fonds neutres, couleurs mesurées et matières exaltées. Et pourtant, de leurs visages on ne voit rien. Un tissu les recouvre, aux motifs imprimés, aux modèles répétés, qui nous renvoient aux fameuses indienneries de Jouy-en-Josas, aux scènes de Jean-Baptiste Huet. Ce voile les recouvre et nous en cache les traits, inlassablement, toile après toile, succession de rencontres empêchées.
How strange is the world, how strange are those days, unceasingly eluding us and yet or constantly striking us with their absolute necessity.
We are close to the classical portrait, in bust or mid-leg, face in profile or three-quarters, and haughty portrayal. One feels a strong attraction for Flemish painting and its virtuously sober portraits, on neutral backgrounds, measured colours and exalted materials. And yet you can't see anything of their faces. A fabric with printed patterns covers them, which remind us of the famous indianneries of Jouy-en-Josas, of the scenes of Jean-Baptiste Huet. This veil covers them and hides their features from us, tirelessly, canvas after canvas, a succession of prevented encounters.
Grégoire Prangé